Ukraine, regards sur la crise
Alors que la crise ukrainienne bat son plein, une petite équipe internationale composée d’experts de l’Asie centrale, officiers, universitaires cadres du secteur privé et hauts fonctionnaires, livre une première analyse sur un enjeu éminemment complexe. Les tensions ukrainiennes actuelles sont inséparables des relations ambivalentes entre la Russie et son voisin méridional. Sous l’effet des invasions, la capitale de la Russie a, en effet, connu une translation de Kiev à Moscou. Si les élites kiéviennes furent chargées par le Tsar d’ européaniser» la Russie au XVIIIe siècle, l’ancien centre culturel est aujourd’hui devenu une périphérie divisée. Or la Russie a appris du conflit géorgien de 2008 que l’usage de la force militaire lui permettait d’atteindre rapidement ses objectifs de politique étrangère avec un coût stratégique faible. Alors qu’elle favorise depuis plusieurs années la construction de grandes infrastructures de transport de gaz vers l’Europe en contournant l’Ukraine, la Russie tâche aujourd’hui de conserver son influence sur sa périphérie ukrainienne. Or l’enjeu ukrainien est autant symbolique que géopolitique. Autant que l’accès aux mers chaudes, ou que la compétition gazière avec les États-Unis, la Russie souhaite préserver, au travers du conflit ukrainien, la nouvelle image de sa puissance. C’est pour cette raison que l’Ukraine, tiraillée entre deux politiques antagonistes de soft power, est aujourd’hui placée au centre de l’attention médiatique.
Afin d’éclairer l’actualité ukrainienne, Thomas Flichy de La Neuville, professeur à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, a rassemblé treize experts. Il s’agit de Stéphane Baudens, Igor Delanoë, Keir Giles, Patrice Geoffron, Frédéric Gonand, Alexis Guégan, Olivier Hanne, Arnaud Leclercq, Kevin Limonier, Gaël Moullec, Nikolaus Scholik, Alexander Sergunin et Daniel Ventre.
Ukraine, regards sur la crise, L’Âge d’homme, mai 2014. 150 p. – 978-2-8251-4444-2.